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Hommages 2006 - Denis SMALL
Commémoration du 92ème anniversaire des Combats de la Sambre
du dimanche 20 août 2006
au cimetière militaire français de la Belle-Motte
Discours
prononcé par Monsieur Denis SMALL
Maire de Graignes (Normandie)
Monsieur le Bourgmestre,
Messieurs les Officiers généraux,
Monsieur le Consul Général de France,
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Chers Amis,
C’est pour moi un immense honneur d’avoir à prendre la parole dans cette nécropole de Belle-Motte. Maire d’une petite commune de Normandie qui a connu de douloureux événements en 1944, rien ne me prédestinait à être des vôtres aujourd’hui pour commémorer le 92ème anniversaire des combats de la Sambre (que nous appelons chez nous la Bataille de Charleroi). Le hasard des cérémonies commémoratives de Normandie m’a fait rencontrer un groupe belge qui m’a aidé à retrouver, dans ce cimetière, la tombe de mon grand-oncle Georges LELIEVRE, 21 ans, instituteur, soldat du 36ème R.I., tombé à Châtelet le 22 août 1914, ce fameux grand-oncle dont il se disait qu’il était disparu en Belgique sans qu’on en sache plus. C’est à travers lui que je voudrais rendre hommage à tous les soldats français qui reposent ici.
En effet, de nombreuses recherches m’ont fait mesurer l’importance de ce jour noir pour la Normandie et la Bretagne, de Rouen jusqu’à Guingamp, d’où étaient originaux la plupart des 28.000 hommes du 10ème corps d’armée, chaque village de ces deux provinces avait de ses enfants sur le sol belge en ces journées tragiques. Nos monuments aux morts en témoignent. Mon propre village qui ne comptait que 900 habitants voit quatre de ses enfants tomber, toujours ce 22 août, outre Quiévrain, à Charleroi, à Châtelet encore, à Rossignol, à Cerfontaine.
Les pantalons rouges des régiments normands et bretons, mais aussi d’Afrique du Nord, opposés à la garde prussienne, vont abreuver de leur sang le sol belge avec des pertes effroyables. Le 3ème bataillon du 25ème R.I. de Cherbourg, auquel on confie une mission de sacrifice pour couvrir la retraite de sa division va ainsi perdre 700 hommes, soit 70% de son effectif. Rouen, Saint-Lô, Vitré, Guingamp, Granville, doivent aussi subir des pertes effroyables.
Nos pantalons rouges sont des héros. Un témoin de ces combats indique ainsi, je cite :
« Mornes, muets, les débris confondus des 25ème et 136ème d’infanterie du 10ème corps venaient s’étendre à l’ombre des maisons gardant un tragique et effroyable silence. Après une heure de repos, les deux lieutenants, seuls officiers survivants de diverses compagnies se lèvent.
- Allons les gars ! dit l’un, retournons.
Sans hésitation, sans un murmure, sans une parole, cette troupe de héros se dresse
automatiquement et, toujours les lèvres serrées, les yeux hagards, suit ses chefs, pêle-mêle, reprenant le chemin de la fournaise. Les gars retournent à la mort. » Oui, il faut se souvenir du combat magnifique mené par les troupes Normandes et Bretonnes, se souvenir pour ceux qui sont restés là en terre belge, premières victimes d’un conflit qui porta un coup fatal à l’Europe entière et qui portait en germe le second conflit mondial. Se souvenir que la liberté a un prix, que les démocraties ont du le payer. Maintenant que nous connaissons ce prix, travaillons à construire la paix. Les gens de notre génération ont cette mission pour que nos enfants n’aient pas à subir les affres d’une guerre qui, je le crains, anéantirait le monde. Le sang versé ne doit pas l’avoir été pour rien.
Vous venez de mettre en place le parrainage de toutes ces tombes et je vois là une excellente initiative pour maintenir le lien. Depuis une dizaine d’années existe en Normandie une association, « Les Fleurs de la Mémoire », qui s’est fixé le même but : fleurir chaque année dans les deux cimetières de Saint-James et d’Omaha, les 9.000 tombes de nos libérateurs tombés en juin 1944 sur notre sol. A ce jour, plus de 7.000 tombes sont parrainées par des enfants, des adultes, des associations ou des communes. Ils s’engagent à fleurir « leur » tombe une fois l’an : grand moment d’émotion au moment du dépôt du bouquet, vraiment. Ce but recherché est atteint.
Cette nécropole de Belle-Motte est propice à la méditation, la mort est passée par là. Je m’incline avec respect devant toutes ses dépouilles et je souhaite de tout cœur que la nouvelle Europe soit assez forte pour que leur repos ne soit plus jamais troublé.
Vive l’amitié Franco-Belge et gloire à nos valeureux pantalons rouges.
Je vous remercie de votre attention.
Denis SMALL,
Maire de Graignes. Date de création : 21/09/2011 @ 21:00
Dernière modification : 21/09/2011 @ 21:09
Catégorie : Hommages 2006
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