Cérémonie simplifiée à Ham-sur-Sambre

Pour éviter la concurrence avec d’autres commémorations, c’est la veille de l’événement que pour la 53e fois elle a lieu à Ham.

Ils étaient jeunes et forts, ces soldats bretons du 7e régiment d’artillerie de campagne de Rennes. Ils avaient hissé leur obusier et les caisses de munitions au sommet du bois de Ham avec vue bien dégagée sur la Sambre. Leur mission: empêcher sa traversée sur la rive droite par les uhlans allemands qui après quinze jours de progression se signalaient dans la région.

La mémoire des soldats bretons tués le 22 août 1914 a été saluée.

Quel courage d’avoir accompli tous ces efforts pour installer leurs matériels. Mais Marcel Trépart, René Divoy, Yves Gouzouguen, Albert Gosselin et Yves Hervé ont tous été victimes d’un obus allemand qui est tombé sur leur pièce et qui a fait sauter les caisses de munitions, leur causant (probablement) une mort atroce.

Depuis l’identification par Jean Pietquin grâce à des ossements retrouvés sur le bord du sentier et une première cérémonie empreinte de ferveur et d’émotion avec une importante présence française en 1967, puis l’inauguration d’une stèle commémorative, la participation de personnalités françaises se joignant aux patriotes locaux. Lesquels se sont raréfiés vu leur âge. Mais chaque année, l’association des groupements patriotiques et l’administration communale perpétuent la mémoire de ce douloureux événement.

Aujourd’hui, ceux qui participent encore à ce témoignage de reconnaissance ne peuvent (ou ne veulent) plus accomplir l’effort de se rendre au bois, même jusqu’à la réplique du mémorial installé à son entrée pour éviter un sentier difficilement carrossable? La manifestation s’est donc limitée à se rendre au monument aux morts de la place où, heureusement, une plaque rappelle le nom de ces héros.

Il y avait seize drapeaux présents pour témoigner leur solidarité et le souvenir de ce passé tragique à une génération qui, hélas, ne se soucie plus guère de ce qui a marqué les habitants il y a un siècle.

Au pied du monument, Alfreda Lambotte, présidente de l’association des groupements patriotiques de l’entité, a rappelé le pourquoi de cette commémoration en insistant sur l’entente cordiale entre les deux nations et le maintien de la paix dans le monde. En présence du consul honoraire de France à Namur, du délégué du Souvenir français du Val de Sambre, c’est la bourgmestre Stéphanie Thoron qui a fleuri la plaque portant le nom des cinq artilleurs tués le 22 août 1914.

Une célébration eucharistique a précédé la réception par l’administration communale dans une chaude ambiance créée par la fanfare de Claude Barthélemy.