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Hommages 2018 - Discours du Souvenir Français

Centenaire de la Grande Guerre 1914-1918

Discours de Daniel TILMANT

Président du Comité du Souvenir Français en val de Sambre et Administrateur-délégué du Comité Royal du Souvenir de Le Roux

Square des Zouaves à Le Roux

Dimanche 19 août 2018 à 10h00

 

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Monsieur le Bourgmestre,

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs en vos titres, grades et qualités,

 

En commençant mon intervention, je m’en voudrais de ne pas saluer avec toute ma gratitude pour leur présence, les plus hautes autorités de nos trois pays, l’ensemble des détachements militaires, la musique, les nombreuses délégations belges, françaises et allemandes qui ont été citées par notre speaker, les porte-drapeaux, et vous tous pèlerins fidèles de la Mémoire.

Nous sommes en 2018, nous commémorons la bataille de la Sambre qui eut lieu le 22 août 1914. Il y a cent ans la fin de la guerre approchait. Mais qui le devinait ? Que se passait-il en ce mois d’août de 1918 : c’est à partir du 8 août que se déroula la bataille d’Amiens, suivie de la Bataille de l’Oise jusqu’en septembre.

La libération fut le fruit de nombreux affrontements et il fallut attendre le 25 septembre pour que Péronne, Soisson et Reims soient libérés. Il fallut encore attendre le 15 octobre pour que Cambrai, Laon et Ostende sortent du front, mais il fallut attendre le 11 novembre 1918 pour que le Nord soit libéré, Lille, notamment, et que le front se stabilise entre Brugge, Mons et Charleville-Mézières. Charleroi était encore occupé au moment de l’armistice.

Ce petit moment d’histoire pour rappeler combien fut dure et exigeante cette marche vers la libération de la France et de la Belgique.

Puis ce fut l’après…  dans le livre de  Philippe Nivet « la France occupée », on trouve, extrait de l’action française, le texte suivant « le Nord libéré meurt de faim. Le commerce est impossible. On ne peut rien se procurer dans la région libérée (… épuisée et dévastée…). La situation matérielle (…) est affreuse et le moral des habitants s’en ressent ».

Il cite encore une délibération de la chambre de commerce de Cambrai, qui évoque un sentiment d’abandon de la population « la joie a fait place à de la tristesse, pour se muer en un sentiment d’irritation qui pourrait bientôt se transformer en révolte ». L’historien conclut que la situation est telle que des Lillois n’hésitent pas à comparer la situation avant et après l’occupation et disent ouvertement qu’ils sont plus malheureux qu’avec les occupants, dont on loue la rigueur administrative et l’efficacité !

Je tenais à évoquer ces moments dont la commémoration se fera en novembre pour souligner combien les civils et les militaires ont été meurtris, détruits dans leur existence, leur santé physique, morale et mentale, non pas pendant 4 ans mais bien davantage.

Le bilan des premiers affrontements de la guerre, et si nous revenons vers les combats d’août 1914, est désastreux, pour les deux camps : le seul samedi 22 août, 27.000 soldats français sont tués, 6.500 civils français et belges ont été exécutés entre août et octobre 1914, suspects d’être francs-tireurs. Le Kaizer écrira même dans son journal que la population belge s’est comportée d’une façon diabolique, pour ne pas dire bestiale en tuant et torturant blessés et médecins, personnel soignant… Tout cela est faux, évidemment, mais justifiera les exactions, les massacres et les destructions.

40.000 morts français du 20 au 23 août… En fait, pour ce mois d’été, 80.000 tués et peut-être 100.000 blessés estime Max Gallo dans son livre « 1914, le destin du monde ». Les chiffres allemands sont comparables et avant que l’artillerie allemande ne détruise les régiments, les mitrailleuses françaises et belges avaient prélevé un très lourd tribu.

Charles de Gaulle, sous-lieutenant du 33è régiment d’infanterie, blessé devant le pont de Dinant, se rappelle, je cite : « Calme affecté des officiers qui se font tuer débout, baïonnettes plantées aux fusils par quelques sections obstinées, clairons qui sonnent la charge, dons suprêmes d’isolés héroïques… Rien n’y fait. En un clin d’œil, il apparaît que toute la vertu du monde ne prévaut point contre le feu ». On découvre dans ses propos que l’artillerie et l’armement moderne sera la clé de cette première guerre industrielle.

Les nouvelles recrues en août 1914 ne compenseront même pas les pertes subies. Certains jeunes se vieillissent, comme cet italien de 16 ans qui dit « je veux défendre la France parce qu’elle m’a donné à manger, c’est une manière de dire merci ». Cette citation reprise encore à Max Gallo doit nous faire réfléchir : qui se sacrifie pour un pays d’accueil dans un contexte où les mercis deviennent des cris de haine ou des actes de violence, aujourd’hui ?

Pardonnez-moi si j’ai ce jour voulu faire œuvre de Mémoire. Non pour appeler la mort en accusatrice, non pour appeler l’histoire en juge, mais pour que la force des chiffres et les descriptions nous gardent tous en éveil.

Le poète Aragon écrit dans la Guerre et ce qui s’ensuivit ces quelques vers :

« Déjà la pierre pense où votre nom s’inscrit

Déjà vous n’êtes plus qu’un mot d’or sur nos places

Déjà le souvenir de vos amours s’efface

Déjà vous n’êtes plus que pour avoir péri »

N’êtes-vous  plus que pour avoir péri… Votre seul mort est-elle votre seule trace ? Non, cela ne se peut pas.

Il y a quelques semaines, j’ai entendu par une institution de notre ville chargée de la promotion de ses activités et de ses animations, qualifier nos commémorations ou nos efforts d’habitudes ou d’activités, déplacées. Ringarde l’hommage rendu à ceux qui permettent à ces bavards de se répandre en phrases vaines ; ringardes ces enthousiasmes pseudo populaires qui privilégient uniquement des événements festifs, alors que des images sinistres se multiplient, et qui nous rappellent la fragilité de la paix, de la démocratie, de la fraternité ?

Ici, nous nous souvenons, ici nous partageons ces émotions qui ont tissé le destin de ces hommes fauchés dans la fleur de l’âge, que des mères, des épouses, des sœurs ou des filles ont pleurés.

Le combat que nous menons pour assumer notre devoir de mémoire, à l’heure où les témoins ont disparu, nos appels aux très jeunes ou aux moins jeunes pour reprendre le flambeau, est essentiel et je demande aux autorités locales de nous aider à diffuser ces appels, à faire connaître nos cérémonies, nos efforts, nos investissements de cette institution et à recadrer ceux et celles qui ont la charge de conseillers éclairés, d’investir également pour la promotion mémorielle au même titre que le folklore, les kermesses, les traditions ou le pittoresque de nos villages.

Aussi, merci encore à vous tous, jeunes ou vétérans, soldats ou civils, autorités politiques, militaires, diplomatiques, religieuses, pour nous accompagner ce matin. Nous sommes heureux quand avec nous la communauté se souvient et, après l’émotion, se réunit dans la convivialité des retrouvailles.

Je remercie encore particulièrement les autorités des villes françaises de Bretagne, de Normandie, de la Marne et frontalières de Givet avec qui depuis des années nous entretenons des relations chaleureuses, fraternelles et qui sont fidèles à notre rendez-vous, mais aussi de la Ville de Braunschweig, en Basse Saxe,  qui a donné à Roselies et Aiseau-Presles une place particulière dans son propre devoir de Mémoire et qui sont avec nous aujourd’hui pour célébrer tout ce que la fraternité européenne nous offre dans le partage des solidarités et des histoires, débarrassées de ce qui nous opposa naguère.

Soyons vrais dans nos hommages, forts dans nos combats pour préserver la mémoire, fraternels dans nos échanges, solidaires dans les moments difficiles et surtout heureux, heureux d’être ici, tous ensemble, pour renforcer la trame d’un tissu dont l’histoire nous a confié le fil.

Je vous remercie de votre écoute. Vive la France, vive l’Allemagne d’aujourd’hui et vive la Belgique !

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Crédit photos : La F.R.M.E. - Section de Namur

 


Date de création : 24/08/2018 @ 15:27
Dernière modification : 24/08/2018 @ 15:32
Catégorie : Hommages 2018

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