dans l'Entre-Sambre -et-Meuse - Belle-Motte - Cimetière national Français
Le cimetière militaire national de la Belle-Motte
à Aiseau – Le Roux. Situé aux confins de trois entités, Aiseau-Presles, Fosses-la-Ville et Sambreville, le cimetière français de la Belle-Motte se trouve à proximité de la ferme du même nom où se sont déroulés des combats meurtriers le 22 août 1914 lors de la bataille de la Sambre. Ce cimetière contient 1.179 tombes individuelles, 3 tombes communes réunissant deux corps et deux ossuaires renfermant les restes de 2.875 soldats non identifiés pour un total de 4.060 victimes de ces combats. Belle-Motte accueille, hélas, le deuxième plus grand cimetière militaire français de la Première Guerre mondiale du Royaume.
Dans cet écrin de verdure où le silence est pesant, ces 4.060 soldats bretons, normands, briochins et d’Afrique du nord, ont trouvé le repos éternel. Ce cimetière militaire a accueilli dès 1917, les 374 victimes héroïques de la retraite de Le Roux, lesquelles furent rejointes ensuite par leurs frères d’armes, tombés entre les 20 et 23 août 1914 dans les communes voisines. Il fut inauguré officiellement le 19 août 1923 par le général Passaga, commandant le 10ème CA à Rennes, délégué par le ministre de la Guerre français, tandis que le général Bernheim et le colonel Neuray représentaient le Gouvernement belge.
Plan d'aménagement du cimetière de la Belle-Motte datant du 3 février 1923.
Les monuments élevés à l’intérieur de la nécropole militaire
1. Au centre du cimetière militaire, une arche gothique peut se fondre sous forme de deux images opposées, d’abord celle représentant la forme d’un obus mais que l’histoire du lieu relève tout naturellement comme deux mains qui se joignent vers un appel à la paix. Appelée « Ogive », elle constitue en fait la base d’une chapelle que les Allemands voulaient construire pour les victimes françaises et dont les premières pierres sont posées par l’ennemi dès 1917. Trois plaques commémoratives sont scellées dans cette construction :
1.1. sur la façade gauche, une pièce en bronze œuvre de Messieurs Edouard Cognioul et du sculpteur Elie Le Goff (1) est un hommage rendu par la commune d’Aiseau en ces termes :
« Ils sont morts pour nous tous
Vive la Belgique, vive la France »
« 1914 »
D’une hauteur de 1,5 mètre sur 1 mètre de large, inaugurée le 21 août 1927, on y remarque trois décorations : une Croix de Guerre, deux palmes et une fleur de Lys.
1.2. sur la façade de droite, une pierre bleue du pays aux dimensions de 1,50 de large sur une hauteur de 1,75 mètre. Taillés dans la roche, une auréole de feuilles de lauriers entoure le portrait d’un soldat français coiffé du képi de 1914. Elle a été offerte le 24 août 1924 par les ouvriers de la commune d’Aiseau qui rendent hommage par ces mots :
« Hommage et reconnaissance
de la classe ouvrière d’Aiseau
aux glorieux soldats Français
tombés en août 1914 »
En cliquant sur le lien suivant vous pourrez lire le discours de Monsieur Joseph Marlet, Président de la Classe ouvrière d’Aiseau : 1924_Discours_Belle-Motte_Marlet.pdf
1.3. à l’intérieur de l’Ogive, un bas-relief en bronze, d‘une dimension de 0,75 x 0,75 mètre, est l’œuvre à nouveau du sculpteur Elie Le Goff, coulé aux Fonderies Edouard Cognioul à Aiseau. Cette sculpture représentant le profil d’Ernest Cotelle rend mémoire :
« Au grand Français
Ernest Cotelle
Soldat du Souvenir »
père du Sous-lieutenant Georges Cotelle qui est tombé le 22 août 1914 à Le Roux et Sous-aide-major Henri Cotelle, tombé à Mailly-Raineval (Somme). Si l’aîné repose au cimetière de la Belle-Motte aux côtés de ses compagnons d’armes, les restes mortels du cadet furent ramenés au pays natal à Saint-Brieuc. Elle fut inaugurée le dimanche 25 août 1935.
2. L’Urne de Verdun est implantée à l’arrière de ce qui fut le premier cimetière militaire français créé dès 1917 par les Allemands, située à l’orée d’un bois et à la frontière de l’ancien cimetière militaire allemand. Visible dès l’entrée principale du cimetière dans l’axe central de l’Ogive, elle fut inaugurée le 11 novembre 1994 à l’initiative du 7ème Régiment de Tirailleur algérien, un groupement de reconstitution aujourd’hui dissous, avec le concours du comité du Souvenir de Le Roux. La commune d’Aiseau a financé et réalisé la construction de forme hexagonale d’une hauteur de 1,25 mètre déposée sur un socle pavé de 1,50 mètre de côtés. Une inscription rappelle l’évolution du transfert des terres de la Belle-Motte et de Verdun :
« Le 11 novembre 1994 a été scellée
dans cette urne de la terre
prélevée à Verdun en échange
de la terre de Belle-Motte
déposée au cimetière de
Douaumont le 25 avril 1993. »
Les travaux de 2002
Veiller à l’entretien du site de la Belle-Motte est l’une des missions du comité du Souvenir de Le Roux qui, lorsqu’il juge nécessaire de procéder à certains travaux, en avertit les autorités compétentes. Ainsi, l’Ogive et les deux Ossuaires ont été remis à neuf dans les années 90 pour un montant de trois millions d’anciens francs belges,
tandis qu’en 2002 (photos ci-dessus), l’ensemble de la nécropole se voyait offrir un nouveau lifting avec le réalignement des tombes, la pose de nouveaux emblèmes suivant la philosophie religieuse des soldats (croix latines et stèles musulmanes), ainsi qu’une nouvelle clôture, le tout financé par le Ministère de la Défense et le Secrétariat d’Etat aux anciens combattants à Paris, pour un montant de nonante mille euros.
Relevé des tombes militaires
suite aux combats livrés dans la bataille dite de « Charleroi »
Les corps des soldats de la guerre 1914/1918 inhumés dans la nécropole de la Belle-Motte ont été relevés dans les communes, hameaux ou lieux-dits de :
Les deux Ossuaires
Les deux ossuaires, situés de part et d’autre de l’Ogive, renferment les restes non identifiés de 2.875 corps français qui proviennent des cimetières provisoires suivants :
Premier plan du cimetière de la Belle-Motte datant du 6 février 1920
avec à l'arrière-plan les tombes allemandes.
Le cimetière allemand
Derrière ce cimetière, s’étendait un cimetière allemand créé par l’armée allemande dès 1917. En 1954, le gouvernement belge et celui de la république fédéral allemande décidèrent de procéder à une concentration des petits cimetières éparpillés dans le Royaume. Les soldats Allemands de la Belle-Motte furent transférés dans les Flandres à Langemark.
Daniel TILMANT.
(1) Ce dernier qui mourut en 1938, a donné en 14-18 ses trois fils pour la patrie : Elie-Jean-Marie et Paul, tous deux disparus, et Henri, volontaire au 71ème R.I. de Saint-Brieuc. Une rue de cette ville, chef-lieu du département des Côtes d’Armor a été baptisée « Rue des 3 Frères Le Goff ».
Sources historiques relatives a cet article :
Marie-Rose BAR
Claire DE GAND
Marcel HOUYOUX
Daniel TILMANT
Eddy VERELST Date de création : 28/01/2011 @ 10:46
Dernière modification : 14/05/2014 @ 11:33
Catégorie : dans l'Entre-Sambre -et-Meuse
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