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Hommages 2015 - TILMANT Daniel
Commémoration du 101è anniversaire des combats de la Sambre Discours de Daniel TILMANT Administrateur-délégué du Comité Royal du Souvenir de Le Roux dimanche 23 août 2015 Square des Zouaves à Le Roux
Monsieur le Bourgmestre, Messieurs les Représentants des ministres de la Défense française et belge, Madame le Consul Général de France à Bruxelles, Mesdames, Messieurs en vos titres, grades et qualité, Très Chers Amis, Le siècle a sur les reins une grande solitude, celles des victimes et des âmes brisées. Le siècle, c’est le précédent, celui de ces conflits que nous nommons mondiaux pour nous dire qu’il n’y en eu que deux. L’Homme donne un nom aux objets et aux êtres, aux lieux et aux mystères, celui de l’Amour, celui de la Mort, mais l’Homme subit, enferme dans ses tiroirs bien rangés de l’histoire les griffes d’un passé qui écorcha la vie. Le siècle nouveau ouvre encore chaque jour ces tiroirs de souffrance, entre deux tyrannies, entre mille crépuscules comme un voile rougit par le soleil absent, discrètement. Ici, face à cette pierre mémorielle, levée comme jadis sur les champs, signe d’un ailleurs dans le temps ou l’espace qui fit trembler les humbles et tonner le métal, souvenons de ceux qui ont pris leur envol, l’espace d’un éclair. Souvenons-nous des espoirs calcinés, des richesses souillées, et de l’immense espoir qui devait de la page donner la conclusion. Le devoir de mémoire que l’an dernier nous évoquions dans le cadre du Centenaire de cette « Grande Guerre », est toujours plus pressant car ils sont partis, les témoins et les sages. Les Anciens qui savaient ce que le tonnerre disait. Nous ne pouvons plus seulement raconter des histoires, nous sommes à présent porteurs de sens, de pardon et de paix. Français, Allemands et Belges sommes aujourd’hui réunis sur les bords de Sambre.
Un poète grec du nom de Yannis Ritsinos écrivit un recueil sur la guerre et la résistance dans son pays. Il nous donne, je crois, la vraie définition de notre mission. Il évoque un lieu où les résistants épuisés s’arrêtèrent et dit : « La pierre où ils reposèrent l’après-midi Sous les oliviers en face de la mer Demain deviendra chaux au cœur du four Après demain nous en blanchirons nos maisons et les dalles de Sainte Sotira Dans trois jours, nous sèmerons le grain là où ils ont dormi Et le bourgeon du grenadier émiettera son premier rire De bébé sur le tranchant de la lumière. Et puis nous nous assiérons sur les pierres Pour déchiffrer leur cœur comme si l’on déchiffrait L’histoire du monde pour la première fois ». N’est-ce pas magique, la pierre où le soldat se repose qui sert à reconstruire, les champs que l’on resème et ce moment où face au lieu préservé de la mémoire nous déchiffrons à travers eux une histoire du monde qui n’a jamais été écrite et dont on doit devenir les passeurs… Voilà ce que nous faisons, voilà ce que nous voulons. Au-delà des dates symboliques, au-delà de la répétition des cérémonies et des retours du mois d’août sur les plaines, les rivières et les plateaux reconquis par la paix, nous revenons, ensemble Français, Allemands et Belges, déchiffrer une histoire, que chaque pensée, chaque évocation nous offre et renouvèle. Merci à vous d’être ici, face à ce monument du Xe Corps d’Armée, simple fanal arqué sur la terre de Sambre. Merci à ceux par qui cela reste possible, merci aussi à ceux qui eurent à souffrir, peu importe les camps, peu importe les maîtres qu’ils servaient et qui perdirent leur enfance encore plus que leur jeunesse en regardant le monde se déchirer dans le feu et le sang. Au nom du Comité Royal du Souvenir, au nom du Comité du Souvenir Français en val de Sambre, en votre nom aussi, je revendique la mémoire et le moment paisible qui nous aide à préserver nos anciens, leur trace. Il y a un passage de la Marseillaise que l’on ne chante pas souvent et qui dit : « Nous entrerons dans la carrière Quand nos aînés n'y seront plus Nous y trouverons leur poussière Et la trace de leurs vertus Bien moins jaloux de leur survivre Que de partager leur cercueil Nous aurons le sublime orgueil De les venger ou de les suivre! » La vengeance n’est plus, car à souffrance commune, vainqueurs absents. La justice sans doute qui voit les criminels mais l’homme, fragile, soumis aux fers, ne doit garder que l’orgueil d’être brave, dans la paix et l’honneur. Voilà, Mesdames, Messieurs, très chers Amis, le message qu’en ce lieu si symbolique, référence et signe de toute une communauté en hommage aux disparus des tempêtes lointaines, je voulais vous adresser. Merci d’être là et de l’avoir entendu, à tous et à chacun. Daniel TILMANT Président d’Honneur du Comité Royal du Souvenir de Le Roux Président du Comité du Souvenir Français en val de Sambre
Date de création : 19/03/2016 @ 10:35
Dernière modification : 28/03/2016 @ 18:14
Catégorie : Hommages 2015
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