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Hommages 2014 - Discours Phare Breton à Auvelais
Discours du Centenaire 14-18 Cimetière militaire du "Phare Breton" à Auvelais - vendredi 22 août 2014 Monsieur Jean-Charles LUPERTO Député-Bourgmestre de Sambreville
Nous voici maintenant réunis dans un lieu hautement symbolique du travail de mémoire qu’au cours du siècle écoulé, les Autorités et les populations locales ont entrepris de manière à maintenir vivace le souvenir des combats qui eurent ici lieu et dont les victimes méritaient, au nom de notre idéal de liberté et de démocratie, d’être honorés. Nous sommes ici au cimetière dit des Français ou encore du phare breton. Y gisent les dépouilles de 417 soldats français, héros de la République française mais aussi de la nation belge à la sauvegarde de laquelle ils auront contribué, dans un élan d’inestimable fraternité. C’est à la beauté même de cette fraternité que, en 1934, les anciens combattants d’Auvelais ont voulu rendre hommage en érigeant ici un phare qui fait référence à ceux que l’on trouve sur les côtes bretonnes. Cette référence bretonne est liée au fait que, parmi les soldats tombés au combat, se trouvait un fort contingent breton. Ce phare est par ailleurs constitué de gros blocs de granit expressément importés de Bretagne. Quel plus beau symbole qu’un phare pour témoigner du chemin de la liberté retrouvé par l’alliance de toutes les nations éprises de justice et de liberté. Serait-ce au figuré, ce phare continue d’indiquer, à travers la brume des incertitudes qui assaillent le devenir du monde, le chemin moins à suivre qu’à éviter. En effet, le souvenir des massacres ici perpétrés doit nous rappeler que … hors la paix, point de salut ! … Point d’Humanité ! A contrario de Friedrich NIETZCHE, je dirai quant à moi : Humain … Jamais trop humain ! C’est là notre seul devenir possible : toujours moins guerrier … sans cesse plus fraternel ! Gageons que l’hommage ici rendu, comme il l’est chaque année, contribue à un avenir plus serein pour l’humanité toute entière.
Monsieur le Colonel BEM Dominique VINDEVOGEL Commandant militaire de l'Etat-Major de la Province de Namur et représentant Monsieur le Ministre de la Défense
C’est avec beaucoup d’humilité que je prends la parole sur ce lieu chargé d’histoire. Humilité car je sais, fort de mon métier des armes et d’expériences opérationnelles outremer, combien nos frères d’armes français de 1914 ont souffert ici dans leur chair et leurs pensées. Bien sûr, je n’ai connu le concept odieux de la guerre totale qu’au travers des leçons d’histoire militaire prodiguées doctement à l’Ecole Royale Militaire de Bruxelles. Personnellement, j’ai tout au plus essuyé quelques tirs de mortier mal ajustés ou été menacé de manière ostentatoire par des tireurs isolés au cours de séjours à l’étranger… C’est bien peu, me direz-vous, par rapport à la violence inouïe qui régnait à l’époque. Mais quand même, ceci me permet d’appréhender la peur, l’angoisse et la souffrance qui étreignaient la majorité des soldats de l’époque, de quelque camp qu’ils soient d’ailleurs. En tant que militaire, je concède par ailleurs que cette guerre fut un flagrant déni de l’art de la guerre, concept aussi enseigné dans nos académies militaires. Pour faire simple, l’art de la guerre est celui qui vise à faire plier l’ennemi au moindre coût, entre autres humain. La Der des Ders a ôté la vie à environ dix millions de combattants. Dans l’Entre-Sambre et Meuse, ce fut le cas de milliers de soldats français et allemands. Ici, en bords de Sambre, ce fut le sort de centaines de civils innocents qui furent autant de crimes de guerre. Il n’était donc pas du tout question de moindre coût, c’est un euphémisme ! Vous comprendrez dès lors ma posture empreinte d’humilité et de gratitude pour ces jeunes militaires tombés ici et mon profond respect pour la population civile locale; tous broyés dans cette effroyable conflagration humaine qui - pire !- bégaiera encore une fois durant ce siècle… Permettez-moi, en tant qu’officier belge, de partager avec vous ma seconde modeste réflexion. Elle est empreinte d’admiration vis-à-vis de notre petite armée plongée dans cette grande guerre qui fit face à la plus puissante armée du monde de l’époque. Pourtant, je vous confierai du bout des lèvres qu’avant de compulser avidement cette foison de littérature sur les opérations de notre armée, je nourrissais une condescendance à peine contenue à propos de nos compatriotes moustachus de l’époque. Comprenez bien : ayant été nourri aux théories modernes qui formatent les armées de l’OTAN, je m’interrogeais à la vue de son matériel rustique, de son équipement inadapté et son armement plus que modeste… Néanmoins, quelles furent ma surprise et ma fierté de découvrir combien nos anciens ont fait preuve de courage, de créativité tactique et de loyauté. Il ne faut voir dans mon propos aucun accent cocardier ou belliciste, aucune héroïsation ou sanctification. Je suis cependant convaincu que nous pouvons, que nous devons être légitimement fiers de nos Anciens. Que leur prestige jaillit encore sur nous aujourd’hui et que la force de leur exemple doit encore nous inspirer. Il importe donc que nous leur rendions l’hommage qui leur revient de droit. Je remercie tous ceux qui s’emploient à cet indispensable devoir de mémoire. Comme aujourd’hui et, en particulier, l’ASBL « Centenaire 14-18 en Val de Sambre »… J’évoquais à l’instant cet horrible épisode humain qui s’abattit sur l’Europe. L’Europe, parlons-en ! Elle ne peut s’ériger en donneur de leçons amnésique de ses deux accidents de l’histoire certes, mais elle peut ouvertement et sans ambages, se prévaloir d’une paix durable de presque sept décennies… De manière concomitante, je me plais à rappeler que les militaires belges opèrent souvent aux côtés de leurs collègues français et allemands en terre étrangère. Pour l’avoir vécu, je peux vous affirmer qu’œuvrer avec nos cousins français en opération à l’étranger génère très souvent un sentiment de fraternité naturelle et par-delà, de citoyenneté européenne. Je peux vous affirmer aussi qu’au travers de nos engagements conjoints, je n’ai jamais perçu de ressentiments vis-à-vis de nos désormais amis et collègues militaires allemands sauf peut-être en matière de football... Au contraire, le partage du danger transcende et contribue à l’édification, trop lente certes, d’une armée européenne. Enfin, sachez Excellence, Monsieur l’Ambassadeur d’Allemagne, que je retiendrai à jamais le moment où j’ai eu l’insigne honneur de déposer à vos côtés une gerbe commune à la faveur d’une cérémonie dans une autre ville martyre. Et je vous sais profondément sincère dans votre démarche difficile. Merci à vous, Excellence ! Pour clôturer mes propos, j’aime rappeler à l’envi cette expression lourde de sens et de vérité qui doit, à l’aune du centenaire de la Première Guerre mondiale, prévaloir dans notre espace européen: » respect des anciens, confiance aux jeunes ! ».
La presse provinciale était présence. Découvrez le reportage du journal "L'Avenir" en cliquant sur le liant ci-dessous : file/2014_08_23_L_Avenir_100_ans_Bataille_de_la_Sambre.pdf
Date de création : 09/09/2014 @ 20:06
Dernière modification : 15/09/2014 @ 13:49
Catégorie : Hommages 2014
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