Mémorial du 25è RI

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Hommages 2014 - Discours Monument SLt Georges Cotelle à Le Roux

Discours du Centenaire 14-18

Monument SLT Georges Cotelle à Le Roux - dimanche 24 août 2014

Monsieur le Dr Gaëtan de BILDERLING

Bourgmestre de Fosses-la-Ville

Monum_Cotelle_Bourgmestre.jpg

Mesdames et Messieurs en vos titres, grades et qualités,

C’est toujours un plaisir de vous accueillir au nom de l’administration communale sur le territoire de Fosses.  Et plus particulièrement, cette année, pour ces commémorations des 100 ans du début de la fameuse, grande  mais je préférerais l’adjectif de « sale » guerre.

Permettez moi de commencer par remercier tous ceux qui ont permis que ce week-end ait le succès qu’il a connu.  L’amicale 14 -18 toujours très active à Fosses-la-Ville avec son président et porte drapeau Pierre Godenne, Monsieur Daniel Tilmant président d’Honneur, Mr Guy Rousselles Trésorier, Mr Luc Charles, Trésorier-adjoint, archiviste, Mme Catherine Lasseaux, des parrainages des tombes.  Je voudrais mettre à l’honneur également l’ensemble de l’administration communale, les employés, les ouvriers des travaux, les pompiers,  les communes associées Mettet, Sambreville, et Aiseau qui ont réalisés un travail considérable.  Merci aux enfants, qui au fil des moments se sont montrés très présents pour montrer leur engagement, leur sentiment et sensibilité, leur compréhension et souvent leur incompréhension.

Merci à toutes les délégations, de France, d’Allemagne..qui nous honorent chaque fois de leur présence.

Durant ce week-end, il y a eu beaucoup de discours.  Beaucoup ont eu le  même thème.  On n’en veut plus .. plus de guerre. Ce 15 août, pendant l’inauguration de la table d’orientation qui se trouve ici un peu plus loin et que je vous conseille vivement de voir… je disais que j’étais étonné que l’on dise  « plus jamais ça ».  Alors que depuis cette guerre, et que malgré cela, on vive encore et toujours des atrocités….Ce thème est d’ailleurs d’actualité et repris dans une chanson de Calogero qui est largement diffusée. »Plus jamais ça »

Suite à ce discours du 15 août,  un journaliste d’une presse bien connue écrivait je cite : « Plus jamais ça » a dit le bourgmestre.  Oui, mais ce ne sont que des mots vite envolés, vite oubliés, en témoigne l’état du monde en 2014, toujours déchiré ça et là par de sanglants conflits.

Alors,  je me suis dit "il a raison", mais que faire de plus à notre niveau ? Une autre phrase s'est alors imposée à moi: «  je vais pas me taire parce que tu as mal aux yeux…. », je ne vais certainement pas faire semblant que tout va bien.

Depuis que la terre fût confiée aux hommes, il n’y a jamais eu un jour de paix totale dans ce monde.  Toujours des individus, des groupuscules, des ethnies, des nations, des empires ont eu la soif d’envahir autrui, de tuer, …bref de s’imposer.

J’ai eu malheureusement l’occasion  d’être témoin de ces barbaries en tant que medecin pendant la guerre du Rwanda. Cela me permet d’imaginer les atrocités vécues il y a 100 ans ici même.

On a ce devoir de mémoire, car comme le disait Winston Churchill : « Oublier le passé, c’est accepter son retour ». Mais on ne peut pas parler de retour, puisqu’il n’est jamais parti….jamais parti cet esprit qu’ont les hommes de vouloir posséder toujours plus, de vouloir conquérir, de vouloir atteindre le pouvoir…juste pour satisfaire une poignée de personnes.....

Un moment particulièrement émouvant durant ces commémorations, est le discours de ce vendredi de son Excellence l’ambassadeur d’ Allemagne en Belgique.  Il se disait triste, choqué.. par cette violence.  Outre cet homme qui a voulu  déposer une gerbe de fleurs devant un monument où l’on traitait son peuple de barbares, de brutes, de chleux….et qui n’a jamais nié sa responsabilité.  Il aurait pu dire, ce n’est pas nous, ce sont nos ancêtres, d’autres partis politiques ou d’autres excuses.  Il n’a rien dit de tout cela.  Il est resté humble, il a juste dit « pardon », et il a dit nous avons été ennemi, on est maintenant ami grâce à vous grâce et grâce  à notre Europe.

Alors je reviens à ce que j’ai dit tout à l’heure ….Que  faire de plus ?

Je pense que ce seront surtout les enfants qui permettront que le monde change de mentalité …

Notre conseil communal des enfants de Fosses la Ville, a imaginé dans un de ses projets de créer des bancs de l’amitié dans chaque école.  Chaque enfant qui se sent un peu plus agressif, en dispute avec son copain, peut rejoindre le banc et se réconcilier.  Trois jours après l’inauguration du banc de Vitrival, des jeunes l’ont détruit.

Mais c'est à nous, Adultes, de leur transmettre le sens des responsabilités, de leur servir de modèles et surtout de partager avec eux de vraies valeurs…

A l’image de ce jeune sous-Lieutenant Cotelle , touché par trois balles ennemies.  Blessé gravement, il commande ses homme de s’en aller pour sauver leur peau, il agonisera et mourra seul dans la verte campagne…

Je sais qu’on ne changera peut-être pas le monde….mais si l'on peut déjà avoir une influence sur notre entourage…petit à petit….on pourra peut-être  arriver à un réel « plus jamais ça" ……

Je vous remercie de m’avoir écouté…bonnes commémorations.

 

Monsieur Jean-Claude HAMEL

Président du Souvenir Français de Cherbourg

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Je m’appelle Georges Cotelle, natif du beau pays de Bretagne, Je quitte Saint-Brieuc en 1913, à l’âge de 20, ans pour entrer à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr. Je veux en effet faire une carrière d’officier. Les rapports entre la France et l’Allemagne sont tendus. Nous savons qu’un affrontement entre les 2 pays est probable, nous pensons à l’Alsace et à la Lorraine qui ont été enlevées à la France. Nous avons foi dans la puissance des nos armées.

La guerre est déclarée le 3 août1914. Notre scolarité qui devait durer 2 ans est interrompue, nous sommes nommés Sous-lieutenants et nous recevons nos ordres d’affectation dans nos régiments. En ce qui me concerne, ce sera le 25ème Régiment d’infanterie de Cherbourg. Avant de nous séparer, nous choisissons le nom de baptême de notre promotion, elle s’appellera promotion de « La croix du drapeau », puis dans l’enthousiasme du départ vers le front nous jurons tous de monter à l’assaut, quand les conditions le permettront, en casoar et gants blancs ; le casoar, ce plumet que l’on porte sur nos shakos, plumet blanc comme la couleur des ailes de la gloire et rouge comme le sang versé. Serment un peu fou mais empreint de générosité, de cœur, d’honneur et de naïveté hélas, propre à la jeunesse.

Le 5 août j’arrive à Cherbourg et je prends le commandement de la 1ère section de la 9ème compagnie.

Le 7 août, le 25ème Régiment d’infanterie quitte sa garnison, sous la conduite du Colonel Vérillon. Notre mission : aller en Belgique  envahie par les Allemands pour arrêter leur avance. Nous défilons jusqu’à la gare ferroviaire sous les acclamations et les encouragements de la population, nous sommes partagés entre émotions et inquiétudes. Que nous réserve l’avenir ?

Le 8 août nous débarquons à Attigny, dans les Ardennes françaises et commençons notre progression vers le nord. La frontière belge est franchie le 17 août, nous marchons sous un soleil de plomb, la chaleur est étouffante, le sac est lourd et la fatigue se fait sentir. La lassitude gagne mes hommes, quand allons-nous enfin arriver ?

Le 22 août nous sommes en vue de la Sambre et le combat s’engage en début de matinée. Nos unités se trouvent entre Roselies et Aiseaux et ma mission est de tenir le plateau de la Belle Motte sur la ligne Le Roux- Presles pour permettre aux autres unités des Régiments normands de Saint-lô, de Rouen et du Havre qui n’ont pu se saisir de Roselies, d’entamer leur repli en sécurité.

Les Allemands ont eu le temps de s’installer à la lisière des bois, ils sont protégés, nombreux et bien armés. Nous sommes à découvert, nous n’avons pas eu le temps de creuser nos emplacements de combat, nous sommes pilonnés par leur artillerie. Nous entendons pour la première fois le sifflement glaçant des obus qui vont bientôt s’abattre sur nous et surtout l’horrible crépitement des mitrailleuses, ce bruit de crécelle et le claquement des balles qui passent à proximité quand elles ne déchirent pas les pauvres soldats. Nous essayons de lancer quelques  assauts pour réduire l’ennemi. Hélas nous n’arrivons même pas à son contact. Je vois mes hommes tomber, d’autres continuent à avancer, courageusement, les braves gars, avant de tomber eux aussi. C’est un massacre et puis c’est mon tour, je suis touché une fois puis encore une autre, je tombe, j’essaie de donner des ordres, mais je n’y arrive plus, j’ai mal, mes pensées se brouillent, mes hommes, ma famille, mes camarades et toujours en arrière fond ces cris, ces gémissements, ces explosions ! Je souffre, et mon casoar, que j’ai là au fond de ma musette, mon serment ! J’ai mal, j’ai peur, je ne vois plus. C’est fini.

Le Sous-lieutenant Cotelle est mort courageusement au milieu de ses hommes, les unités françaises se replient, le feu cesse vers 16h30. Le 25ème RI aura alors perdu 20 officiers et 1.470 hommes tués ou blessés.

L’histoire du Sous-lieutenant Cotelle m’est chère à plusieurs titres :

  • en tant que Cherbourgeois, le 25ème Régiment d’infanterie étant le Régiment de la ville.
  • En tant que Saint-Cyrien de la promotion « Le cinquantenaire du Serment de 1914 », nom de baptême choisi justement pour rendre hommage à nos anciens de la promotion de « La croix du drapeau » de 1914.

Sur ces 536 Saint-Cyriens, 300 sont tombés lors des combats de la Grande Guerre, plusieurs d’entre eux montant à l’assaut en casoar et gants blancs. Le Sous-lieutenant Cotelle a-t-il eu le cœur ou la possibilité dans cette situation confuse et tragique de mettre son casoar sur son képi ? Je ne sais, mais il a eu le triste privilège d’être parmi les premiers, peut-être le premier de sa promotion à tomber au feu, 17 jours après avoir pris le commandement de sa section.

En conclusion, en tant que président du Souvenir Français de Cherbourg, je voudrais exprimer ma gratitude aux autorités et associations patriotiques belges pour tous les efforts entrepris visant à garder la mémoire des combattants belges et français de la Grande guerre. Je voudrais souligner en particulier le rôle du Souvenir de Le Roux avec MM Tilmant, Godenne, Charles et Rousselle qui font tout pour que l’on garde le souvenir de ces épreuves et qui soulignent ainsi les liens d’amitié et de solidarité entre le Souvenir Français de Cherbourg et le Souvenir de Le Roux, et bien au-delà, les liens d’amitié entre nos 2 nations.

 

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La famille du SLT Georges Cotelle avait fait le déplacement pour la commémoration du Centenaire. De gauche à droite : les petits-neveux Marie-Hélène Paty et le Dr Jean-Luc Paty ; les arrière petits-neveux Marie-Liesse Paty et Pierre-Henry Paty aux côtés du parrain de la tombe de l'Officier Martin Chapelle et du Bourgmestre de Fosses-la-Ville

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Date de création : 01/09/2014 @ 20:57
Dernière modification : 25/09/2014 @ 11:34
Catégorie : Hommages 2014

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