Mémorial du 25è RI
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Hommages 1921 - 1921 Cap BIGAND du 25e RI
Discours prononcé par le Capitaine BIGAND, du 25ème Régiment d’Infanterie.
Le Capitaine Bigand se trouvait le 22 août 1914 sur le terril du Charbonnage d’Oignies-Aiseau.
Mes chers Camarades,
Mesdames, Messieurs,
Avec quelle émotion, je retrouve cette région d’Aiseau où j’ai reçu avec mon régiment, le baptême du feu le 21 Août 1914, et où sont tombés si bravement ces camarades que je viens saluer au nom du 25ème. Je m’en souviens, comme si c’était hier, de cette première bataille au cours de laquelle nos soldats déployèrent les qualités d’entrain, d’abnégation qu’ils devaient conserver pendant toute la guerre et qui devaient nous conduire avec l’aide de nos alliés, à la victoire finale. Je les vois encore, avançant tranquillement sous le feu d’un ennemi invisible, sans souci des pertes éprouvées, combattant à la française, à découvert.
Toute cette vaillance ne peut contenir au début le flot débordant de l’envahisseur ; il fallut reculer, défendant le terrain pied à pied, jusqu’à Oret, où nous arriva l’ordre de retraite. C’est avec regret que cet ordre fut exécuté. Quelle peine en effet, pour nous d’abandonner à l’ennemi cette terre de Belgique, pour l’intégrité de laquelle nous nous battions avec la même ardeur que pour notre propre pays. Le peuple belge, ne nous avait-il pas donné l’exemple de l’accomplissement du devoir, en relevant le défi de l’Allemagne, et en opposant une première résistance, qui devait faciliter notre mobilisation, et quel accueil nous avions reçu dans tous les villages où nous avions cantonné. D’ailleurs cet accueil fraternel fut trouvé par tous ceux que nous avons laissés derrière nous : nos blessés, qui à leur retour nous ont dit tous les bons soins dont ils avaient été entourés, nos morts pour lesquels vous avez toujours gardé une pieuse religion, témoin ces tombes fleuries, cette manifestation du Souvenir qui touche nos cœurs français.
Mais bientôt nous devions venger nos morts. Le 25ème eut l’honneur de participer à la bataille de la Marne, et ce fut pour nous une grande joie de regagner une partie du terrain perdu. Depuis, s’inspirant des exemples de leurs camarades en Belgique et de la Marne, nos braves poilus du 25ème font preuve des mêmes qualité de bravoure, d’entrain et de mépris du danger, sur tous les champs de bataille : à Reims, où ils ont le triste privilège de voir tomber les premiers obus allemands sur la cathédrale ; à Arras, où après des marches longues et pénibles, accrochant l’ennemi, ils l’arrêtent dans sa course à la mer ; au Labyrinthe, véritable charnier, n’ayant rien à envier à Verdun ; en Argonne, dans la Somme, en Champagne, à Verdun. Puis viennent les jours sombres du printemps 1918. Jetés en mai dans la bataille, ils arrêtent l’ennemi sur les hauteurs qui dominent la vallée fameuse, puis prennent part à la deuxième bataille de la Marne. Enfin après un court séjour dans les Vosges, ils sont prêts à participer à l’offensive du 12 novembre, lorsque vint l’armistice. Une bien grande faveur était réservée à notre régiment. Il eut l’insigne honneur d’être un des premiers régiments français qui entrèrent à Strasbourg. Aucune description ne peut rendre l’élan de cette manifestation spontanée d’une foule en délire, acclamant nos troupes pendant le défilé dans les rues de la ville.
Voici, chers camarades, l’œuvre accomplie par votre régiment au cours de la grande guerre. Ce que je peux rappeler en quelques minutes, la liste en est trop longue, ce sont les belles actions individuelles et collectives, par lesquelles se sont distinguées, ceux qui vous ont suivis. Je dirai seulement, qu’imitant votre exemple, rien ne peut ébranler leur courage, ni les intempéries, ni les bombardements, toujours prêts à exécuter les ordres donnés, faisant leur devoir avec un courage, calme jusqu’à la mort.
Aussi, en commémorant aujourd’hui votre souvenir, officiers, sous-officiers, caporaux et soldats du 25ème, frappés dès les premiers engagements, je vous demande d’y joindre celui de tous vos camarades, tombés sur les champs de bataille où votre glorieux régiment a combattu. Nous ne vous oublierons pas, chers disparus, et pour que votre sacrifice ne soit pas inutile, nous voulons déployer dans la paix, les mêmes vertus de dévouement et de solidarité qui, après nous avoir donné la victoire, contribueront au développement et à la plus grande gloire de notre belle Patrie.
Avant de terminer, je me joins au commandant Lemaire, pour remercier bien vivement les autorités qui ont organisé les manifestations d’aujourd’hui, et ceux qui entretiennent avec tant de soins, les tombes de nos chers soldats. Je tiens à leur exprimer toute notre reconnaissance, aussi bien au nom des camarades du régiment que des familles de ceux qui reposent ici. Ils ont droit à toute notre sympathie et nous n’oublierons jamais nos amis de Belgique, qui nous font aimer davantage encore leur noble pays. Date de création : 10/12/2010 @ 12:14
Dernière modification : 27/01/2011 @ 16:02
Catégorie : Hommages 1921
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