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Hommages 1977 - Daniel TILMANT
Commémoration du 63ème anniversaire des Combats de la Sambre
Dimanche 21 août 1977
Monument aux Morts de Le Roux
Discours
prononcé par Monsieur Daniel TILMANT
Président du Comité du Souvenir
Chers Amis,
C’est par ma voix que s’expriment en ce jour les Anciens Combattants et la jeunesse de Le Roux. Par ce fait, nous entendons faire savoir à tous, que le fossé des générations se comble aisément, quant il s’agit pour nous, de nous souvenir des sacrifices passés et de nous recueillir en mémoire de ceux qui voici plus d’un demi siècle, choisirent de donner leur vie pour la sauvegarde de la liberté et de la démocratie.
De ce qui vient d’être dit, il faut retenir deux idées fondamentales, qui ne sont contradictoires qu’en première analyse et qui reflètent exactement le sentiment qu’éprouvent les habitants de notre commune : je nommerai la jeunesse et l’ancienneté.
La jeunesse d’abord, parce que les jeunes de Le Roux, en ce dimanche 21 août, tiennent à commémorer en présence de leurs ainés, le 63è anniversaire de la bataille de la Sambre, et à reprendre fermement le flambeau, au nom et en hommage des morts de la première guerre mondiale, et de tous ceux qui survécurent à cette terrible épreuve.
C’est en effet, un devoir pour nous, jeune génération, de perpétuer le souvenir de tant actes héroïques, sans lesquels nous verrions notre patrie, sous le jong d’idéologies totalitaires, et d’adresser une pensée émue et pleine de reconnaissance, à nos frères de Bretagne et de Normandie qui reposent non loin d’ici, dans le sol de la Belle-Motte, pour laquelle ils ont donné leur vie.
Ancienneté ensuite, car 63 années déjà nous séparent des événements, dont nous parlons aujourd’hui et que le temps qui adoucit toutes les peines, et aussi le sinistre successeur des non moins sinistres œuvres de la grande guerre, de telle sorte que bien peu de témoins de cette triste époque sont encore parmi nous.
Est-ce dire que nos enfants en seront réduit à annoncer les noms prestigieux de nos contrées, toutes pleines encore des sanglants éclats des luttes farouches qui s’y déroulèrent, et à confondre en une même leçon d’histoire, Vercingétorix et le Grand Roi Chevalier.
Certes non, ce serait compter sans la tradition orale demeurée si vivace chez les peuples latins, ce serait omettre notre crainte chaque fois qu’une nation sombre dans l’hérésie dictatoriale, ce serait enfin nier notre gratitude et notre civisme.
Jeunesse et ancienneté, le paradoxe disparaît devant l’image de feu monsieur Alfred Falque, enfant de Le Roux, le plus jeune volontaire de guerre de Belgique, engagé à l’âge de 15 ans ½ et dont la dépouille repose dans ce cimetière de notre commune. A la pensée de cet adolescent qui s’il n’était décédé des suites des épreuves endurées, serait aujourd’hui presqu’octogénaire, l’on ne peut s’empêcher de se sentir solidaire, de ce sang plus jeune que le nôtre et dont l’admirable sacrifice nous insuffle encore par delà les âges, une ferveur transcendantale et une foi inaltérable en nos valeurs démocratiques.
Souvenons-nous… souvenons-nous de ces 385 frères de Bretagne, souvenons-nous de ces 385 braves qui loin de la terre qui les vit naître, reposent maintenant dans cette même terre qui les vit mourir.
Nous ne vous oublieront pas, car comment se pourrait-il que s’efface de nos mémoires, l’héroïque exemple de votre abnégation. Depuis longtemps et pour plus longtemps encore, l’Association « Nos Tombes » se fait un devoir de veiller sur votre dernière demeure et aujourd’hui encore notre pensée va vers vous.
Souvenons-nous aussi de Messieurs Pêtre et Cotelle, du colonel Peslin et de tous ceux, morts ou vivants, dont les noms sont et resteront inéluctablement liés à l’histoire de notre commune. Puissent vos sacrifices ne point se perdre dans la nuit des temps et par leur seule évocation, conjurer les relents frélides de toutes menaces qui pourraient encore poindre sur nos contrées.
Les hommes ont bien peu de mémoire et l’expérience faite par les générations précédentes n’apporte guère de sagesse. Aussi, l’horreur des tranchées humides, toute l’atrocité de cette guerre de position, toutes ces morts, toutes ces souffrances, tout cela s’était-il volatilisé, pour que moins d’un quart de siècle plus tard, le monde s’embrase une nouvelle fois encore et que de nouveau le bruit des canons couvre nos régions et celles de combien d’autres peuples par delà ce vaste monde.
Plus que le simple souvenir d’actes mêmes héroïques, plus qu’un cérémonial si sincère soit-il, la commémoration d’aujourd’hui, comme toutes celles avenir, a une fonction bien précises et utile : rappeler à tous les éléments du passé et ainsi éviter qu’ils ne se reproduisent.
14-18, quatre longues années douloureuses, quatre années d’obscurantismes et d’horreur, quatre années pendant lesquelles les victimes se sont ajoutées aux victimes, en une guerre inutile qui ne trouve son origine que dans les folles visées expansionnistes d’un empereur trop prétentieux.
Que ce terrible exemple puisse pour les temps futurs, nous rendre conscients des risques insensés que prennent les nations qui réfutent les idées démocratiques et ont la faiblesse de se laisser diriger par des minorités.
Deux guerres inhumaines et meurtrières ont-elles suffit pour que le peuple d’Europe ait retenu cette dure leçon ?
On peut malheureusement en douter quant on voit que voici quelques années à peines, le Portugal tremblait encore sous le régime dictatorial du Dr Salazar, que franquisme régnait encore en Espagne, que le droit de liberté les plus élémentaires était refusé au malheureux peuples grec dominé par le sinistre régime des colonels.
Aujourd’hui encore, combien de peuples ne sont-ils pas opposés dans notre vieille Europe qui pourtant se dit garante des droits de l’homme et des libertés démocratiques.
Nous rappelons-nous encore de Jan Palah, ce jeune homme qui s’est immolé par le feu sur la Grand-Place de Prague ; nous rappelons-nous encore de ces malheureux basques qui à Burgos eurent la nuque brisée par le garrot.
Tous ces malheureux, par delà les divergences politiques, ont tout donné de leur vie pour un idéal qui coûte à notre pays bien des souffrances : je nommerai le respect fondamental de la personne humaine.
Anciens Combattants, par delà le monde, des jeunes gens poursuivent dans leur propre pays, la lutte que celle où vous avez souffert, voici plus de cinquante ans.
Le sang versé n’a pas coulé en vainc et si les plaies se sont maintenant refermées, toujours la cicatrice restera, telle un témoignage de votre bravoure qui sera pour nous l’emblème et la garantie des conceptions humanistes que nous défendons.
Daniel TILMANT.
Date de création : 05/10/2011 @ 21:29
Dernière modification : 05/10/2011 @ 21:35
Catégorie : Hommages 1977
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